« Effets internes du financement par appels à projets dans les universités : vampirisation et re-féodalisation des rapports sociaux ? »

Colloque Fin d’un monde, nouveau monde ? Penser les changements des systèmes d’enseignement supérieur et de recherche, organisé par le Réseau de recherche sur l’enseignement supérieur (RESUP), Grenoble, 18-20 octobre 2023. https://resup2023.sciencesconf.org/

Le mode de financement par appels à projets s’est progressivement imposé en matière de financement de l’enseignement supérieur et la recherche à partir du début des années 2000. Il a revêtu les formes successives du Plan Campus en 2007-2008 puis des Programmes d’investissement d’avenir (les PIA) et de leurs « politiques d’excellence ». Le PIA 1 a été lancé en 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le PIA 2 puis le PIA 3 en 2015 et 2017 sous la présidence de François Hollande et le PIA 4 (inclus dans « France 2030 ») en 2021 sous la présidence d’Emmanuel Macron. J’avance dans cette communication deux hypothèses. En matière d’allocation interne des moyens au sein des universités, c’est le concept de « vampirisation » développé par Michel Bisa Kibul qui serait le plus à même de rendre compte des effets de ce mode de financement. Tandis qu’en matière de transformations des relations entre acteurs, c’est celui de « re-féodalisation des rapports sociaux », processus mis en lumière en particulier par les travaux de Pierre Legendre et d’Alain Supiot, qui semble pertinent. Cette réflexion s’appuie en particulier sur ma participation observante de 18 mois en tant que chargée de missions Moyens au sein de ma faculté.