Armand Colin, janvier 2024.
![](https://corine-eyraud.fr/wp-content/uploads/2024/01/9782200638474-001-X.jpeg)
Enseignante-Chercheure en Sociologie à Aix-Marseille Université
Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail (LEST)
Dynamiques régionales, 2023, n°15, p. 57-72.
Dans le cadre de l’Eurobaromètre 2015, un européen sur deux déclare ne pas avoir confiance dans les statistiques officielles de son pays. Cet article souhaite réfléchir à l’importance qu’il y a à construire ce lien entre citoyens et statistiques publiques. Les travaux en matière de sociologie de la quantification prônant une approche constructiviste des statistiques peuvent nous y aider. Nous expliquons en quoi consiste cette approche constructiviste à partir d’exemples issus de la Stratégie Europe 2020 (taux d’emploi et pauvreté). Ces deux exemples montrent premièrement à quel point les statistiques reposent sur une conception du phénomène qu’elles quantifient, autrement dit sur des valeurs, et ont ainsi une dimension politique forte, et deuxièmement combien elles ont besoin d’une connaissance de l’expérience sociale quantifiée pour être pertinentes. Les statistiques peuvent finalement avoir des effets sociaux, économiques et politiques puissants. Elles orientent l’action, en particulier politique, puisqu’elles permettent de poser un diagnostic sur la situation. Ce sont les trois grandes raisons pour lesquelles une participation large des citoyens et de leurs représentants à la construction et à la diffusion des statistiques publiques est si importante.
Accessible en ligne : https://www.iweps.be/publication/la-wallonie-tire-son-plan-regards-croises-sur-la-gouvernance-par-les-plans-et-les-chiffres/
Cet article traite des métamorphoses des relations État/Entreprise, ou plus exactement des transformations des relations entre secteur public et secteur privé, à partir d’un champ particulier : celui de la production des normes comptables. L’analyse des changements survenus depuis les années 1970 en ce qui concerne les acteurs de cette normalisation, tant pour le secteur privé que pour le secteur public, permet de rendre visible un double processus : celui de “privatisation du pouvoir normatif” (Supiot, 2015) et celui de dédifférenciation du secteur public (Eyraud, 2013).
Continuer la lecture de « « La normalisation comptable entre public et privé. Privatisation du pouvoir normatif et dédifférenciation du secteur public » »Ce chapitre revient sur l’analyse des usages de la nouvelle comptabilité de l’Etat instaurée par la LOLF, sur la base du travail réalisé dans l’ouvrage « Le capitalisme au cœur de l’État ». En insistant sur la période 2006-2012, il ouvre en conclusion sur quelques analyses plus récentes.
Continuer la lecture de « « Les usages d’une comptabilité d’entreprise pour l’État. De la plurivocité des outils de gestion » »Our various studies in the sociology of quantification have convinced us that it is possible to look at social or political philosophies and seemingly technical tools at the same time, considering them as a totality. The works of Alain Desrosières have also demonstrated this. But our recent work on the French State accounting reform has shown that the new accounting system can be used in many different ways, for very different, and even divergent purposes. There seems to be no unequivocal link between a kind of quantification device and a specific social philosophy. This article aims to reconsider the nature and conditions of this link, on the basis of our recent work on state accounting reform.
Continuer la lecture de « « Quantification Devices and Political or Social Philosophies. Thoughts Inspired by the French State Accounting Reform » »À travers l’analyse de l’adoption par l’État d’une comptabilité d’entreprise, cet article dresse un tableau des transformations de l’État français au cours de la dernière décennie. En mettant en évidence de nouveaux circuits économico-financiers, il montre la nécessité de penser ensemble transformations de l’État et transformations du capitalisme.
Continuer la lecture de « « Comptabilité privée et action publique. Les transformations de l’État et du capitalisme » »Ève Chiapello, Corine Eyraud, Philippe Lorino et Alain Supiot se sont retrouvés pour débattre de l’emprise du chiffre dans nos société contemporaines, débat animé par Ève Lamendour et Yannick Lemarchand.
Continuer la lecture de « « A propos de l’emprise du chiffre » »