« Statistiques publiques et citoyens »

Dynamiques régionales, 2023, n°15, p. 57-72.

Dans le cadre de l’Eurobaromètre 2015, un européen sur deux déclare ne pas avoir confiance dans les statistiques officielles de son pays. Cet article souhaite réfléchir à l’importance qu’il y a à construire ce lien entre citoyens et statistiques publiques. Les travaux en matière de sociologie de la quantification prônant une approche constructiviste des statistiques peuvent nous y aider. Nous expliquons en quoi consiste cette approche constructiviste à partir d’exemples issus de la Stratégie Europe 2020 (taux d’emploi et pauvreté). Ces deux exemples montrent premièrement à quel point les statistiques reposent sur une conception du phénomène qu’elles quantifient, autrement dit sur des valeurs, et ont ainsi une dimension politique forte, et deuxièmement combien elles ont besoin d’une connaissance de l’expérience sociale quantifiée pour être pertinentes. Les statistiques peuvent finalement  avoir des effets sociaux, économiques et politiques puissants. Elles orientent l’action, en particulier politique, puisqu’elles permettent de poser un diagnostic sur la situation. Ce sont les trois grandes raisons pour lesquelles une participation large des citoyens et de leurs représentants à la construction et à la diffusion des statistiques publiques est si importante.

Accessible en ligne : https://www.iweps.be/publication/la-wallonie-tire-son-plan-regards-croises-sur-la-gouvernance-par-les-plans-et-les-chiffres/

« Archaeology of a Quantification Device: Quantification, Policies and Politics in French Higher Education »

in Andrea Mennicken et Robert Salais, The New Politics of Numbers. Utopia, Evidence and Democracy, Springer International Publishing, p. 275-303.

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« A propos de l’emprise du chiffre »

avec Ève Chiapello, Philippe Lorino et Alain Supiot, Entreprises et Histoire, 2015/2, n°79, p. 174-187.

Ève Chiapello, Corine Eyraud, Philippe Lorino et Alain Supiot se sont retrouvés pour débattre de l’emprise du chiffre dans nos société contemporaines, débat animé par Ève Lamendour et Yannick Lemarchand.

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« Réflexions pour une sociologie de la quantification statistique et comptable »

Entreprises et Histoire, 2015/2, n°79, p. 74-87.

L’objectif de cet article est double. Il s’agira premièrement de montrer en quoi les dispositifs de quantification, qu’ils soient statistiques ou comptables, sont des objets pertinents pour les sciences sociales, et en particulier pour la sociologie. Il s’agira deuxièmement de montrer que l’entrée par ces dispositifs est une voie intéressante et productive pour le chercheur qui souhaite analyser le fonctionnement et les transformations d’un champ ou d’une organisation particuliers. Nous nous appuierons pour ce faire sur deux recherches, la première porte sur un dispositif de quantification comptable : la réforme comptable des entreprises d’État chinoises des années 1990 ; la seconde étudie un dispositif de quantification statistique : la mise en place au début des années 2000 d’indicateurs de performance pour l’enseignement supérieur et la recherche français. Nous tenterons en conclusion de proposer un cadre à la fois analytique et méthodologique pour l’étude de tels dispositifs.

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« Mesurer l’action publique par des indicateurs. Systèmes de valeur et jeux de pouvoir »

in Chiapello E. et Gilbert P., Sociologie des outils de gestion, La Découverte, 2013, p. 183-196.

Ce chapitre analyse, à partir de nombreux entretiens réalisés auprès de directions ministérielles, le processus de production des indicateurs de performance pour l’enseignement supérieur et la recherche élaborés entre 2002 et 2005 pour la mise en place de la LOLF. Il tire, à partir de là, quelques conclusions générales en ce qui concerne une sociologie des dispositifs de quantification. L’ouvrage a été traduit en anglais mais sans la troisième partie « Études de cas » dans laquelle se trouve ce chapitre. Il a également été traduit en espagnol en version intégrale.

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« Les enjeux de quantification dans la LOLF. Le cas de l’enseignement supérieur », avec Mustapha El Miri et Patrick Perez, Revue française de Socio-Économie, 1er semestre 2011, n°7, p. 149-170.  Edité à nouveau dans le numéro Hors-série en lutte de 2020, p. 219-240.

Fondé principalement sur une enquête par entretiens auprès des acteurs chargés de l’élaboration de la maquette budgétaire et des indicateurs LOLF, ce travail décrit ces processus de quantification comme le produit de rapports de force entre les différentes administrations ministérielles. Il souligne combien la construction de l’information chiffrée sur le monde peut contribuer à orienter l’action publique, subordonnant ici l’attribution des moyens à la performance des établissements.

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