Sociologies pratiques, décembre 2001, n° 5, p. 27-43.
Pendant 50 ans de communisme, la Chine a connu, au sein de ses entreprises d’État, un mode de gestion du personnel tout à fait particulier, proche de ce qu’il était en Union soviétique et dans les pays d’Europe de l’Est. A partir des années 80, et de ce qu’on a pu appeler “l’ouverture chinoise”, l’implantation des entreprises occidentales en Chine s’est faite très largement par la création d’entreprises à capitaux mixtes sino-étrangers (c’est le cas des trois quarts des investissements directs étrangers en Chine). Cette création a souvent été réalisée à partir d’entreprises d’État existantes ; la nouvelle structure est dirigée par du personnel chinois et occidental. Deux modèles très différents d’organisation et de gestion du personnel se sont donc rencontrés. Qu’est-il né de cette rencontre : la domination voire l’hégémonie d’un des deux modèles, une coexistence pacifique ou conflictuelle, ou une hybridation permettant l’intégration des acteurs et de leurs cultures ?